L'appel des armes
Ernest Psichari
Dans L’appel des armes qu’il publie en 1913, Ernest Psichari confirme sa rupture avec son milieu intellectuel et familial d’origine. Petit-fils par sa mère d’Ernest Renan et fils de Jean Psichari, il naît et grandit entouré des idées nouvelles de l’époque. Chez les Psichari, le culte de la Raison et du Progrès règne en maître des débats. Socialiste, républicain, anticlérical, dreyfusiste, le clan adhère à toutes les options modernes.
Le petit Ernest s’en imbibera lui-même jusqu’à un certain âge, comme en témoigne sa correspondance. Dans ce roman très inspiré de sa propre vie, il raconte l’histoire d’un jeune homme, Maurice Vincent, fils d’un instituteur antimilitariste qui décide de rejoindre l’armée et avec elle le cortège des idées traditionnelles qu’elle véhicule : honneur, sacrifice, service de la patrie, préparation à la guerre. Vincent, c’est Psichari lui-même.
L’appel des armes est le roman d’une jeunesse en quête d’idéal, de discipline morale et d’absolu. Militaire dans l’artillerie coloniale, Psichari servira plusieurs années dans les colonies et connaîtra les longs séjours dans le désert où il se convertira au Christ. Mobilisé en 1914, il tombe en héros le 22 août de la même année, à l’âge de 31 ans.
203 pages, 12 euros.