Psychologie du socialisme
Gustave Le Bon
Après La Révolution française et la psychologie des révolutions, Gustave Le Bon fait son grand retour à La délégation des siècles avec le monumental Psychologie du socialisme !
Dans cette étude publiée en 1898, il déploie un sens de l’histoire et un génie visionnaire stupéfiants. Chapitre après chapitre, il annonce ce que seront les victoires du socialisme, comment elles seront rendues possibles, par qui, pour quelles raisons, et comment le socialisme sera obligé, par sa nature même, de se transformer en tyrannie policière et militaire sitôt le pouvoir conquis. 20 ans avant la catastrophique expérience bolchévique, il annonce avec une précision incroyable le bilan final de l’expérience socialiste sur la terre.
Fin psychologue et grand connaisseur des particularismes nationaux et populaires, il avait anticipé avec exactitude quels peuples se laisseraient séduire par l’utopie socialiste et collectiviste et quels autres peuples lui résisteraient. En somme, dès 1898, Gustave Le Bon avait écrit les grandes lignes du 20ème siècle. Le fait que des penseurs de cette trempe annoncent et devinent mieux l’avenir que le personnel politique lui-même qui est pourtant chargé de conduire les nations, nous rappelle une nouvelle fois que la confiance aveugle dans l’élite politique d’un pays est une erreur et un crime.
Comment toujours avec Gustave Le Bon, les analyses sont intemporelles puisqu’elles concernent l’âme profonde des peuples. Le Bon ne se contentait pas d’observer les grands phénomènes politiques en mouvement : il disait, il expliquait pourquoi ces phénomènes se produisaient, et ce en se basant sur sa profonde connaissance des spécificités nationales de chaque pays et de chaque peuple. Et dans la mesure où l’âme profonde d’un peuple ne change pas facilement, il est possible, y compris dans les années 2020, d’anticiper, grâce aux outils délivrés par Le Bon, quelles directions vont prendre les nations dans les années qui viennent. En lisant Psychologie du socialisme pourtant écrit il y a plus de 120 ans, nous sommes frappés de voir avec quelles facilités les peuples tombent dans les mêmes pièges, comment les élites politiques reproduisent sans cesse les mêmes erreurs, comment les catastrophes se produisent alors qu’elles pouvaient toujours être évitées.
En son temps, Gustave Le Bon a tenté d’alerter sur le danger socialiste : « Et c’est justement pour cette raison que le socialisme constitue le plus redoutable des dangers qui aient encore menacé les sociétés modernes. Son triomphe complet, n’ayant rien d’impossible, il ne sera pas inutile d’indiquer ce qu’il réserve au peuple qui croira assurer son bonheur en se soumettant à ce terrible maître. » Quelques années plus tard commençait la terrible révolution bolchévique qui donnera au socialisme l’impulsion nécessaire pour s’installer, durant presque tout le siècle, dans plusieurs pays qu’il aura systématiquement ruinés et transformés en dictature policière féroce.
De nos jours, ce socialisme-ci n’est plus la première menace. Mais plusieurs enfants de cette doctrine ont pris sa place dans le champ politique : le nihilisme, le « déconstructivisme » et, dernier rejeton en date de ce mal : le wokisme. Contre ces nouvelles menaces, les analyses de Gustave Le Bon continuent d’être un éclairage indispensable et un moyen de nous préparer, de nous organiser contre ce nouveau danger qui monte et qui prétend détruire la civilisation.
La force de Psychologie du socialisme réside également dans sa faculté à enflammer notre esprit, à nous jeter sur des pistes intellectuelles fécondes et à nous rendre plus curieux pendant la lecture et plus intelligent après.